Mon Dieu, qu'il y en a des croix sur cette terreCroix de fer, croix de bois, humbles croix familièresPetites croix d'argent pendues sur des poitrinesVieilles croix des couvents perdues parmi les ruinesEt moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la têteImmense croix de plomb vaste comme l'amourJ'y accroche le vent, j'y retiens la tempêteJ'y prolonge le soir et j'y cache le jourEt moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la têteUn mot y est gravé qui ressemble à "souffrir"Mais ce mot familier que mes lèvres répètentEst si lourd à porter que j'en pense mourirMon Dieu qu'il y en a sur les routes profondesDe silencieuses croix qui veillent sur le mondeHautes croix du pardon dressées vers les potencesCroix de la déraison ou de la délivranceEt moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la tête,Immense croix de plomb vaste comme l'amourJ'y accroche le vent, j'y retiens la tempêteJ'y prolonge le soir et j'y cache le jourMais moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans la têteUn mot y est gravé qui ressemble à "souffrir"Mais ce mot familier que mes lèvres répètentEst si lourd à porter que j'en pense mourir